Alors que les autorités gardent un œil sur les chiffres de l’épidémie de COVID-19, les français restent dans l’incertitude quant à l’évolution de la situation sanitaire et des contraintes que celle-ci implique sur leur quotidien. Tous les scénarios restent possibles.
Les vacances de la Toussaint arrivent à grand pas. Mais avec l’épidémie de coronavirus, les voyages à l’étranger sont compromis. Vaut-il mieux, comme cet été, privilégier un automne 2020 franco-français ? Etat des lieux de la situation
Quand pourrons-nous revoyager ?
Difficile de choisir sa destination de vacances pour la Toussaint en plein rebond de l’épidémie de coronavirus. L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), recensait encore, dans son dernier rapport publié le 10 septembre, 93 destinations (43 % de toutes les destinations dans le monde) qui sont temporairement inaccessibles dont 27 complètement fermées pendant au moins 30 semaines. Il va donc falloir faire preuve de beaucoup de patience avant de pouvoir reprendre le chemin vers des pays hors Union Européenne.
Quels sont les pays encore accessibles aux Français ?
Si voyager loin reste déconseillé en raison de la crise de la COVID-19, quelques options restent ouvertes, à condition toutefois que les conditions sanitaires ne se détériorent pas d’ici là.
Impossible par exemple d’imaginer une escapade à Londres puisque depuis le 15 août, le Royaume-Uni impose une quatorzaine aux visiteurs en provenance de France, quelle que soit leur nationalité. « Tous les voyageurs venant de France doivent déclarer un lieu d’auto-confinement au Royaume-Uni, dans lequel ils devront se tenir isolés pendant deux semaines. Cette mesure revêt un caractère obligatoire et est susceptible de faire l’objet de vérifications et d’amendes », précise le site de l’ambassade de France à Londres.
En Allemagne, le dispositif est différent selon la provenance des touristes français. Les habitants des régions Île-de-France, PACA, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Corse et Hauts-de-France, considérées par les autorités allemandes comme des zones à risque, seront soumis à « une quarantaine obligatoire jusqu’à l’obtention des résultats du test PCR qui devra être effectué dans les 72 heures suivant l’arrivée sur le territoire », indique le site France Diplomatie.
Même chose en Belgique, où de nombreux départements français sont identifiés comme des zones à très haut risque de contamination au virus.
Les possibilités ne se comptent guère plus que sur les doigts des deux mains pour les destinations prisées des français et qui sont principalement celles européennes : récapitulatif.
Le secteur du tourisme prépare 2021
La crise du coronavirus met le secteur du tourisme à l’arrêt. Aujourd’hui, les clients «déplacements de groupes » restent dynamiques, préparent des projets, publient des brochures pour commercialiser des destinations et réalisent des formations commerciales pour préparer leurs équipes à la reprise. Ils sont peut-être à l’arrêt mais prépare activement l’année 2021.
L’univers de l’événementiel subi également les conséquences de cette crise. Ce secteur d’activité accumule les annulations depuis le mois de mars et tous les événements majeurs ont été reportés sur l’année 2021. Sans événement majeur, la location de bus pour les supporters, les visiteurs ou encore les spectateurs n’a plus lieu d’être. C’est aussi un secteur très dépendant de l’étranger. Tant que la reprise du trafic aérien n’aura pas repris à un état plus ou moins normal, l’événementiel restera en stand-by.
En ce qui concerne les voyages d’entreprises, nous avons appris lors des Journées Partenariales Digitales organisées par Atout France que la tendance était plutôt à la phygitalisation pour les organisateurs d’événements et les professionnels du tourisme d’affaires.
90% des demandes concernent l’organisation d’événements digitaux, au travers de meetings et salons virtuels. Ces nouvelles demandes sont faites pour compenser les gros événements d’affaires qui ont lieu normalement d’octobre à décembre chaque année.
Les 10% des demandes restantes concernent encore des événements en physique. Ces événements sont plébiscités par de jeunes entreprises, comme les start-up, ou encore des organisations régionales, afin de conserver des rencontres physiques, avec une logique de proximité.
Du côté des déplacements étudiants, tous les clients « Tours Opérateurs » spécialisés dans les week-ends et semaines d’intégration sont à l’arrêt. Les cas de COVID-19 étant de plus en plus nombreux aux cœurs des universités, les fêtes et déplacements étudiants sont aujourd’hui suspendus.
Au sujet des voyages scolaires, les clients préparent les saisons hiver et printemps. L’inscription aux séjours organisés est ouverte.
Qu’en est-il du côté de la location des bus ?
Bus et tourisme
Point de vue des autocaristes
Les autocaristes sont inquiets car il n’y a pas de vision sur le futur.
« Les années précédentes nous avions une grosse activité en septembre et octobre » explique un de nos adhérents présent dans le Grand Est. Cette période rime avec « rentrée scolaire, clubs sportifs qui reprennent la saison, voyages scolaires qui s’organisent pour l’année ». Aujourd’hui, c’est l’occasionnel et le tourisme qui manquent, « tout ce qui était prévu pour le printemps 2021 est mis en stand-by ». Du côté des équipes, c’est la même chose, « en temps normal, le rythme est dense et cela boost l’équipe. Aujourd’hui, c’est long, peu de demande de devis pour peu de confirmation ». A ce jour, il n’y a pas de date de reprise, c’est une navigation à l’aveugle au jour le jour.
Du côté de la région parisienne, un de nos adhérents, est lui plus optimiste quant à la situation actuelle : « Aujourd’hui, par rapport à une entreprise de transport routier de voyageurs on s’en sort plutôt bien. Nous n’avons pas l’habitude de travailler de cette façon, mais nous avons du travail jusqu’au 25 décembre ». Cela est possible grâce aux lignes régulières, transports scolaires et périscolaires, véhicules de remplacement pour la SNCF et un tout petit peu d’occasionnel et de tourisme. Tourisme, l’activité qui a le plus de mal à repartir, « nous avons des petites bricoles, mais restons très inquiets pour les vacances de la Toussaint ».
Les vacances de la Toussaint à la trappe ?
Les établissements recevant les colons avancent sans savoir, car aucune annonce n’a été faite pour savoir si les séjours seraient maintenus ou pas, si la situation devait se dégrader encore plus.
De son côté, notre adhérent de l’Ile de France est inquiet « si les écoles ne prennent déjà pas beaucoup de risques, les centres de loisirs ne feront rien du tout, c’est certain ». Au sein de notre structure adhérente, sur 15 jours de vacances scolaires, 15 commandes sont confirmées, soit 20 fois moins que d’habitude. Alors des alternatives sont mises en place. Notre adhérent propose à ses équipes et au personnel de conduite de suivre des formations. Il faut profiter de ce temps, qui d’habitude nous manque, pour travailler sur de nouveaux projets. En interne, « l’esprit est bon, il y a quand même une certaine inquiétude ».